Théodora Allegra Van Allen — « life is not easy »

© bitter'sweet & misery angel

La nuit avait beau être fraîche et le parc sombre je me sentais à mon aise ne ces lieux, comme si le fait d’être pratiquement seule au monde était devenue une bénédiction à mes yeux, c’était un moment de calme où j’avais la possibilité de me perdre dans mes réflexions. Parmi les sentiments humains que j’avais gardé et que je garderais toujours celui du doute était sans aucun doute le plus effrayant mais il faisait que je me sentais vivante, que je me sentais plus humaine qu’ange et c’était une si bonne chose que j’aurais aimé ne jamais à redevenir un ange. Sans cesse je me demandais comment mes frères pouvaient parvenir à suivre les ordres qu’on leur donnait sans jamais se poser la moindre question sur la personne qui nous les donnait, car c’était connu peu d’entre nous avait réellement vu notre père, ils étaient tout juste quatre bien peu pour avoir la certitude de son existence. Mais toujours on m’avait répété que je devais avoir la foie, être un bon soldat afin que mon père soit fier de moi, mais comment un père qui ne prenait pas le temps de réellement s’intéresser à nous pouvait-il être fier de mes actes ? Les doutes avaient été plus grands lorsque des anges avaient perdu la vie tué par l’un des nôtres et que notre père n’avait rien fait, il n’avait rien tenté, alors comment croire en lui après tout ça ? Et pourtant je continuais de faire en sorte de protéger ceux qu’il chérissait tellement : les humains qu’il avait fiat à son image et que nous étions censé protéger et respecté et si je faisais cela c’était uniquement parce que j’avais en moi cette compassion, cette amour envers les humains qui me forçait à les protéger, c’était une obligation en moi de faire en sorte qu’ils aillent pour le mieux.

La libération de Lucifer ne m’enchantait guère mais je savais pertinemment que c’était prévu, que quelqu’un l’avait décidé car dans le cas contraire jamais Lilith ne serait parvenue à briser les sceaux, jamais Alastair aurait fait en sorte que Dean Winchester brise le premier et rien de tout cela ne serait arrivé. Tous les anges le savaient au fond d’eux mais ils étaient bien trop idiots pour se l’avouer, avouer que nous n’étions pas si bon que ça et que tout comme les démons ou les humains nous possédions également nos faiblesses, être ange ne signifiant pas être parfait pour moi, bien au contraire. Mais tout cela était fait, il n’y avait aucun moyen de revenir en arrière et nous devions tous faire en sorte qu’un maximum de personne ressortent de cette guerre entier et c’était bel et bien pour ces raisons que je m’étais promis de protéger un maximum de chasseurs, de les aider à affronter l’apocalypse et tout cela en commençant par les frères Winchester, car à mon grand étonnement j’avais un attachement tout particulier à ces deux garçons qui possédaient tant de poids sur leurs épaules s’en avoir demandé quoi que ce soit. Ces deux garçons avaient vu des êtres chers mourir, leur seul motivation avait été d’envoyer un maximum de créatures surnaturelles tout droit en enfers, ou du moins de faire en sorte qu’elles ne viennent plus jamais déranger quelqu’un et le destin les remerciait en leur apportant l’Apocalypse et Lucifer. De plus la confiance en eux avait diminué dès lors que le cadet avait préféré suivre un démon plutôt que son propre frère comme si ce qu’ils vivaient n’était pas assez éprouvant pour eux deux.

Un soupire s’échappa alors de ma bouche lorsque je me mis à penser à tout cela en même temps. Parfois avoir la capacité émotionnelle mince n’était pas de refus, angoisser pour tant de chose était horrible au point que bien souvent on en venait à se sentir démuni et faible, je ne m’étonnais même plus du nombres de suicides qu’il y avait dans ce monde lorsqu’on voyait ce que les humains avaient à ressentir en même temps, mais c’était l’une des raisons pour lesquelles j’avais tant de respect pour eux, en tant qu’ange éprouver autant d’émotions en même temps était un réel dilemme mais à présent que je possédais toujours en moi cette petite partie de l’humaine que j’avais été je n’avais pas le même problème qu’auparavant, ressentir tout ça n’était plus aussi compliqué à mes yeux. J’ouvris alors mes yeux qui à force d’être fermés n’avait plus besoin de s’habituer à l’obscurité du parc, je pouvais pratiquement voir parfaitement voir en cette nuit noire bien que je ne possédais pas la vue d’un chat ou de tout autre animal de la nuit, mais je parvenais tout de même à distinguer quelques ombres ici et là qui habituellement était loin d’être rassurantes mais dont je n’avais pas réellement peur, toutes mes pensées étaient parvenus à me faire chasser cette peur que j’avais d’être retrouvée et renvoyée aux Cieux pour y recevoir mon châtiment. Cette puissante envie de protéger et d’aider les humains était tout d’un coup devenue force qui me permettait d’avoir beaucoup plus confiance en moi que les derniers jours qui s’étaient écoulés. Ainsi lorsque je vis une personne se diriger plus ou moins vers moi je ne fus pas effrayer, comme si j’étais prête à recevoir ma punition si jamais mon heure était venue.

À mesure que cette personne approchait de l’endroit où je me trouvais assise je parvenais à distinguer ses formes, à tenter de reconnaître de qui il s’agissait. Bien que les nuages cachaient la Lune et ses rayons cette nuit-là je parvenais tout de même à savoir que je connaissais cette personne, que j’avais déjà dû la rencontrer ne serait-ce qu’une fois et que ce ne serait pas la seule fois que je la verrais. Une fois arrivée à ma hauteur cette personne s’adressa à moi confirmant mes soupçons, je connais cette voix, Sam Winchester était une personne que je ne pouvais pas oublier, tout comme son frère pour toutes les raisons auxquelles j’avais pensé précédemment. Bien que tout soit sombre autour de nous je parvenais à voir un sourire dessiner sur les lèvres du jeune homme, et comme dans un réflexe mais lèvres dessinèrent le même sourire. Il était peu étonnant d’entendre le fait qu’il pensait être seul ici en cette nuit, et rien dans sa voix ne laissait penser qu’il disait cela d’une manière que j’aurais dû prendre comme un reproche. Mes yeux suivirent les mouvements du corps de Sam qui prise place à côté de moi avant de se poser à nouveau dans l’obscurité qui régnait face à moi.

— Je pensais la même chose, sans doute que les personnes ayant le plus besoin de réflexion finisse par se rencontrer un jour.

Dernièrement ce genre de phrases étaient celles qui me venaient le plus rapidement à l’esprit sans doute le fait d’être un ange qui faisait que ma pensée était bien plus philosophique que celle des humains et pourtant c’était quelque chose que je tentais souvent de corriger afin d’éviter les regards de travers que certaines personnes pouvaient me lancer en m’entendant parler d’une telle manière. Souriant une nouvelle fois, mais cette fois-ci pour moi-même, je tournais la tête vers Sam en remarquais alors que le jeune homme semblait tout particulièrement fatigué et j’en concluais assez vite que les remords y étaient sans doute pour quelques choses et qu’ils prenaient place dans les rêves du jeune homme.

— Tu devrais arrêter de te torturer avec tout ça Sam. Si ça n’avait pas été toi quelqu’un d’autre l’aurait fait, Lucifer aurait été libéré d’une manière ou d’une autre, il faut que tu te pardonnes, tu es humain et l’erreur est humaine.

Lui parler aussi ouvertement n’allait sans doute pas le rassurer d’autant plus qu’ainsi je lui montrais que j’étais au courant de ce qu’il avait fait, mais Sam n’était pas non plus devin et il n’était ainsi pas obligé de savoir que j’étais réellement un ange et que par conséquent je connaissais pas mal de chose à propos de lui et de son frère, des choses qui leur arrivait et de la manière dont ça leur était arrivé.